TEMPS PRESENT : Rescapées de l’enfer de la prostitution Genève, paradis des dictateurs / L’émission du 28 juin 2018
Rescapées de l’enfer de la prostitution
C’est une forme d’exploitation brutale, et cela se passe aussi chez nous, sur nos trottoirs, dans les clubs, dans les bars de Suisse romande : des femmes sont contraintes à la prostitution par la mafia du sexe, trafiquées depuis des pays africains comme le Nigeria, ou des pays de l’Est, comme la Roumanie ou la Bulgarie. Parfois, ces victimes de traite parviennent à s’échapper des griffes des proxénètes.
En Europe, on estime à plus de 20’000 le nombre de victimes de traite qui sont forcées à la prostitution. Dans ce milieu brutal, féroce, des filles et des femmes sont vendues comme de simples morceaux de viande, après avoir été trafiquées depuis l’Afrique, ou de pays plus proches comme la Roumanie ou la Bulgarie. La Suisse n’échappe pas à ce trafic, loin de là. Chaque année, les refuges pour victimes de traite accueillent des dizaines de femmes, qui ont réussi à échapper à leurs proxénètes. A partir de là, le chemin est très long, pour se réintégrer dans une vie normale.
A Lausanne, le nouveau refuge pour victimes de traite en a accueilli plus de 50, rien que ces trois dernières années. A leur arrivée, elles passent des entretiens de détection, pour déterminer si elles ont bien été trafiquées et contraintes à la prostitution. Elles ont ensuite 3 mois pour se décider à déposer plainte à la police. Une démarche difficile, car elles vivent encore souvent dans la peur. Et ce n’est que la première étape d’un long chemin vers une vie normale, en Suisse, ou dans leur pays d’origine.