C’est à peine croyable mais cela se passe sous nos fenêtres. Venus d’Ukraine, de Pologne, de Macédoine, ils travaillent sur les chantiers ou dans le nettoyage parfois pour 20 centimes de l’heure. Affamés et battus par des patrons sans scrupules, ils vivent dans la terreur. A Genève en particulier, plusieurs trafics d’êtres humains sont révélés, grâce à une loi plus répressive et des opérations contre les négriers des temps modernes.
La formation des fonctionnaires en charge des contrôles, de la justice et de la police est clé. Mais tant que de nouvelles lois ne seront pas adoptées, il est très difficile de lutter efficacement contre ce fléau.
Pour exemple depuis de nombreuses années à Genève et en Suisse en général, la situation sur les chantiers s’est fortement péjorée. La sous-traitance y est systématique et au fil des années avec la pression de prix très bas et diminuant au fil des négociations, les prix sont cassés entre donneurs d’ordre et entreprises sous-traitantes, celles-ci engagent alors des travailleurs en situation de traite des êtres humains pour gagner les appels d’offres et effectuer les travaux en gagnant un bénéfice d’autant plus alléchant qu’ils engangent des esclaves contemporains.
Thierry Horner, secrétaire syndical (SIT), constate que l’utilisation de la force de travail à des fins économiques s’aggrave fortement, mais les contrôles ne suffisent pas selon lui tant qu’une nouvelle loi ne sera pas mise en place. Il propose :
- Modifier les lois pour établir une responsabilité solidaire des entreprises, si l’entreprise sous-traitante défaille dans ses paiements et bien c’est l’entreprise principale qui doit les effectuer dans le domaine des salaires.
- Changer la loi sur les sociétés, obligeant tout administrateur d’entreprises dans la construction d’avoir des compétences établies dans ce domaine. Les administrateurs qui seraient condamnés pour une faillite frauduleuse ou des circonstances liées à la traite des êtres humains, devraient subir une interdiction d’exercer un mandat d’administrateurs, de pouvoir ouvrir une nouvelle entreprise dans le domaine de la construction et les entreprises sous-traitances devraient se voir interdites de travailler sur le sol helvétique et de participer à des appels d’offres publics et privés.
Si ces sanctions étaient organisées, cela permettrait d’effectuer un travail de nettoyage des secteurs concernés par la traite.
It is hardly believable but it is happening under our windows. Coming from Ukraine, Poland, Macedonia, they work on building sites or in cleaning sometimes for 20 cents an hour. Starved and beaten by unscrupulous bosses, they live in terror. In Geneva in particular, several human traffics are revealed, thanks to a more repressive law and operations against modern day slave traders.
For example, for many years now in Geneva and in Switzerland in general, the situation on building sites has deteriorated considerably. Subcontracting is systematic and over the years, with the pressure of very low prices and decreasing with each negotiation, prices are broken between principals and subcontracting companies, which then hire workers in a situation of human trafficking to win the calls for tender and carry out the work, earning a profit that is all the more attractive because they are hiring contemporary slaves.
Thierry Horner, union secretary (SIT), notes that the use of labor force for economic purposes is getting worse, but controls are not enough according to him as long as a new law is not put in place. He proposes:
- Change the laws to establish joint liability of the companies, if the subcontracting company fails to make payments, then the main company must make them in the area of wages.
- Change the law on companies, obliging all directors of companies in the construction industry to have established competence in this field. Directors who are convicted of fraudulent bankruptcy or circumstances related to human trafficking should be banned from holding office as directors, from opening a new company in the construction field and subcontracting companies should be banned from working in Switzerland and from participating in public and private tenders.
If these sanctions were organized, it would allow for a clean-up of the sectors concerned by trafficking.