Post­ed:
12/03/19
Themes:
IOM

Kiev — Une bonne con­nais­sance de la traite d’êtres humains ne garan­tit pas une vul­néra­bil­ité moin­dre, d’après une étude* de l’OIM menée à bien au Belarus, en Géorgie et en Ukraine.

L’étude a été présen­tée à Kiev, la cap­i­tale de l’Ukraine, hier (02/12), à l’occasion de la Journée inter­na­tionale con­tre l’abolition de l’esclavage. Elle a révélé que bien 86 pour cent des Ukrainiens avaient des con­nais­sances en matière de traite d’êtres humains, 13 pour cent d’entre eux tra­versent la fron­tière illé­gale­ment, tra­vail­lent sans statut offi­ciel, dans des con­di­tions d’exploitation, ou remet­tent leur passe­port à un employeur.

Ces chiffres s’élevaient à 81 pour cent et 24 pour cent en Géorgie, 85 et 11 pour cent au Belarus, et 75 pour cent et 17 pour cent au Moldo­va. Les hommes sont iden­ti­fiés comme étant les plus vul­nérables à la traite au Belarus, en Ukraine et en Géorgie, tan­dis qu’au Moldo­va, les risques d’être la proie des trafi­quants sont égaux pour les deux sexes.

« L’OIM est le prin­ci­pal four­nisseur d’aide aux migrants vul­nérables et aux vic­times de traite dans la région, avec plus de 16 000 sur­vivants de traite aidés depuis 2000 en Ukraine », a déclaré Anh Nguyen, chef de mis­sion de l’OIM en Ukraine.

« Les dernières con­clu­sions de l’étude sur les niveaux élevés d’emploi irréguli­er par­mi les tra­vailleurs migrants en Ukraine, au Belarus, au Moldo­va et en Géorgie, ain­si que nos con­nais­sances empiriques sur le fait que les Ukrainiens préfèrent chercher un emploi à l’étranger par des voies non offi­ciels, mon­trent qu’il est pri­mor­dial d’intensifier la préven­tion de la traite à tra­vers la région », a‑t-il ajouté.

Plus d’un mil­lion d’Ukrainiens tra­vail­lent aujourd’hui à l’étranger, représen­tant neuf pour cent des ménages. En République du Moldo­va, ce chiffre s’élève à 542 000 ; 41 pour cent des per­son­nes déclar­ent qu’un mem­bre de leur famille élargie tra­vaille à l’étranger. Le niveau d’emploi irréguli­er était le plus élevé par­mi les migrants de main‑d’œuvre externe ukrainiens (30%) et le plus faible par­mi les tra­vailleurs migrants du Moldo­va (19%). Par­mi les tra­vailleurs migrants du Belarus et de Géorgie, 28 et 23 pour cent tra­vail­laient sans régu­lar­i­sa­tion de leur statut.

L’étude a égale­ment éval­ué le nom­bre de per­son­nes orig­i­naires des qua­tre pays qui ont été vic­times de traite ces trois dernières années : 49 000 per­son­nes en Ukraine, 23 000 au Moldo­va, 11 000 au Belarus et 2 000 en Géorgie.

L’Allemagne et la Pologne sont les pays de des­ti­na­tion les plus attrac­t­ifs pour la migra­tion de main‑d’œuvre pour les Ukrainiens et les Biéloruss­es. La plu­part des Mol­dav­es inter­rogés préfèr­eraient tra­vailler en Alle­magne et en Ital­ie. Par­mi les Géorgiens intéressés par la migra­tion de main‑d’œuvre, les prin­ci­paux pays de des­ti­na­tion sont la Pologne et les Etats-Unis.

*L’étude repose sur des sondages nationaux représen­tat­ifs réal­isés auprès de per­son­nes chez elles entre juin et août 2019. Quelque 2 000 per­son­nes ont été inter­rogées en Ukraine, 1 041 au Belarus, 1 106 au Moldo­va et 1 001 en Géorgie. 

Pour plus d’informations, veuillez con­tac­ter Var­vara Zhluk­tenko, OIM Ukraine, Tel+ +38 044 568 50 15, +38 067 447 97 92, email : vzhluktenko@iom.int