https://www.franceinter.fr/societe/traite-des-etres-humains-la-france-aussi-est-touchee
La Commission nationale consultative des Droits de l’homme (CNCDH) publie ce jeudi un rapport que France Inter a pu consulter en avant-première . Environ deux millions et demi de personnes sont victimes de traite d’êtres humains chaque année. Ils sont en effet près de deux millions de femmes et de filles et 600.000 hommes et garçons à subir des entraves à leur dignité, leur liberté d’aller et venir, des atteintes à leur intégrité physique, à leur santé.
Selon un rapport sur la lutte et contre la traite et l’exploitation des êtres humains, il y a également près de 21 millions de personnes victimes de travail forcé dans le monde chaque année (11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons).
La traite des êtres humains en France
La France n’est toujours pas dotée d’une politique publique de lutte contre la traite et l’exploitation des êtres humains. Les réseaux d’exploitation sexuelle se développent. La France apparaît non seulement comme un pays de transit et de destination des victimes de la traite, mais c’est aussi un pays qui connaît des actes de traite et d’exploitation en interne, même si ce phénomène est plus marginal
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La plupart des victimes de la traiteinfantile sur le sol français viennent des Balkans (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Roumanie, Serbie entre autres), et plus généralement d’Europe de l’Est . Beaucoup de ces mineurs ne sont pas présents en France de manière pérenne mais circulent d’un pays européen à l’autre, en fonction de leur âge, du type d’exploitation auquel ils sont soumis ou de l’application de la législation dans le pays de destination. La circulation entre plusieurs pays vient également renforcer l’isolement dans lequel sont placés ces jeunes.
Depuis quelques années, on assiste à une augmentation du nombre d’enfants victimes en provenance d’autres pays, et plus précisément du Nigéria, du Maroc, d’Afghanistan, mais aussi de Chine .
Beaucoup plus rares sont les cas de traite de mineurs de nationalité française : parmi ces mineurs français victimes de traite et d’exploitation, un grand nombre d’entre eux seraient surtout victimes deprostitution ou de phénomènes sectaires .
Mendicité, travail forcé, délits, exploitation sexuelle
En France, la forme d’exploitation des mineurs la plus répandue estla mendicité forcée et la contrainte à commettre des crimes et délits (vols aux terrasses de cafés, distributeurs de billets, cambriolages, arnaques à la charité, fausses pétitions etc..) . Les adultes qui instrumentalisent ces mineurs se couvrent eux-mêmes tout en exposant totalement l’enfant au flagrant délit.

Les mineurs victimes d’exploitation sexuelle sont une minorité, contrairement aux idées reçues. Certains enfants subissent l’exploitation par le travail et les services forcés . Ces enfants sont souvent mis à contribution par leur famille en situation économique précaire afin de subvenir à leurs besoins et parmi eux, un grand nombre se trouve en situation de traite.
Les travaux effectués sont souvent dangereux et exécutés dans des conditions néfastes pour leur santé, leur éducation, leur épanouissement personnel et social, voire même leur vie.
Recommandations de la Commission
La Commission nationale consultative sur les droits de l’homme recommande au gouvernement d’organiser des campagnes d’informatio n, en y associant la société civile, afin de sensibiliser le grand public aux différents types de traite et de victimes.