Today’s Slaves Often Work For Enterprises That Destroy The Environment — JANUARY 2020

par KEVIN BALES

« SANG ET TERRE »

L’esclavage moderne et la relation avec l’écocide de notre planète, le secret pour sauver le monde

Kevin Bales, 2016

 Note : you can find the Eng­lish ver­sion of this arti­cle below. 

Kevin Bri­an Bales  (né en 1952) est l’une des per­son­nal­ités qui a le plus étudié et doc­u­men­té la prob­lé­ma­tique de l’esclavage mod­erne. Il est pro­fesseur « d’esclavage con­tem­po­rain » à l’U­ni­ver­sité de Not­ting­ham, co-auteur du Glob­al Slav­ery Index et cofon­da­teur et ancien prési­dent de Free the Slaves. Free the Slaves est l’or­gan­i­sa­tion sœur améri­caine d’An­ti-Slav­ery Inter­na­tion­al.

 

Si l’esclavage était un État améri­cain, il aurait la pop­u­la­tion de la Cal­i­fornie et la pro­duc­tion économique du Dis­trict de Colum­bia, mais il serait le troisième plus grand pro­duc­teur mon­di­al de CO2, après la Chine et les États-Unis. Et pour les arrêter, nous n’avons pas besoin de plus de lois. Nous devons met­tre fin à l’esclavage.

 

Est-il logique que l’esclavage et la destruc­tion de l’environnement ail­lent de pair? D’une cer­taine façon, ils provi­en­nent de la même racine. Notre économie de con­som­ma­tion est ali­men­tée à son niveau le plus élé­men­taire par l’extraction des ressources, en tirant des choses de la terre, une extrac­tion que nous ne voyons jamais. Nous retirons de la nour­ri­t­ure de la terre, bien sûr, mais nos télé­phones cel­lu­laires de la terre, nos vête­ments, nos ordi­na­teurs, nos téléviseurs à écran plat, nos voitures — tout vient de la terre, même si nous l’oublions aujourd’hui. Dans notre économie mod­erne de la con­som­ma­tion, la com­péti­tion est exac­er­bée et les coûts sont réduits au min­i­mum, surtout au bas de la chaîne d’approvisionnement qui con­stitue un monde caché qui garde ses secrets.

Pour arrêter l’esclavage, il faut le com­pren­dre. Ma com­préhen­sion ini­tiale de cette com­bi­nai­son mortelle était pure­ment cir­con­stan­cielle. Je savais ce que je pen­sais avoir vu dans le monde entier, cette rela­tion dépré­da­trice entre esclavage et destruc­tion de l’environnement. Mais les soupçons n’étaient pas suff­isants, j’avais besoin de recueil­lir des preuves réelles et pré­cis­es, car si le lien entre la destruc­tion de l’environnement et l’esclavage s’avérait réel et que notre con­som­ma­tion pou­vait être démon­trée pour per­pétr­er ce crime, rompre ces liens pour­rait con­tribuer à résoudre deux des prob­lèmes les plus graves de notre monde. J’ai pen­sé que si nous pou­vions déter­min­er com­ment fonc­tionne ce cer­cle vicieux de la mis­ère humaine et de la destruc­tion de l’environnement, nous pour­rions aus­si décou­vrir com­ment y met­tre fin.

Il a fal­lu sept ans pour obtenir une image claire.

Éton­nam­ment, l’esclavage est à l’origine d’une grande par­tie de la destruc­tion du monde naturel. Mais com­ment 35,8 mil­lions d’esclaves dans le monde peu­vent-ils être si destruc­teurs? Après tout, alors que 35,8 mil­lions de per­son­nes sont nom­breuses, ce n’est qu’une infime frac­tion de la pop­u­la­tion mon­di­ale, et les esclaves ont ten­dance à tra­vailler avec des out­ils prim­i­tifs, des sci­es, des pelles et des pioches, ou avec leurs pro­pres mains.

Voici l’explication de ces ter­ri­bles con­séquences: les pro­prié­taires d’esclaves sont des crim­inels qui agis­sent en dehors de toute loi ou régle­men­ta­tion. Lorsqu’ils exploitent l’or, ils sat­urent des mil­liers d’acres de mer­cure tox­ique. Lorsqu’ils coupent le bois, ils le coupent et brû­lent, empor­tant quelques arbres de grande valeur et lais­sant der­rière eux un écosys­tème mort.

En matière de réchauf­fe­ment cli­ma­tique, ces esclaves dépassent tous les grands pol­lueurs. L’addition de la déforesta­tion basée sur l’esclavage et d’autres crimes pro­duc­teurs de CO2 aboutit à une con­clu­sion qui donne à réfléchir. Si l’esclavage était un État améri­cain, il aurait la pop­u­la­tion de la Cal­i­fornie et la pro­duc­tion économique du Dis­trict de Colum­bia, mais il serait le troisième plus grand pro­duc­teur mon­di­al de CO2, après la Chine et les États-Unis. Il n’est pas éton­nant que nous lut­tions et que nous ne par­ve­nions sou­vent pas à stop­per les change­ments cli­ma­tiques et à réduire la quan­tité de car­bone dans l’atmosphère. L’esclavage, l’un des plus grands pro­duc­teurs de gaz à effet de serre au monde, nous est caché. Les envi­ron­nemen­tal­istes ont rai­son de réclamer des lois et des traités qui s’appliqueront à la com­mu­nauté des nations, mais ce n’est pas suff­isant. Nous devons égale­ment com­pren­dre que les esclaves — qui ne respectent pas ces lois et traités — sont une cause majeure de la destruc­tion du monde naturel. Et pour les arrêter, nous n’avons pas besoin de plus de lois. Nous devons met­tre fin à l’esclavage.

Mais il n’y a pas de secrets sur le moteur qui con­duit ce cer­cle vicieux: C’est nous, la cul­ture de con­som­ma­tion de l’hémisphère nord, riche et con­som­ma­teur de toutes les ressources de la planète.

Dans mon livre, je col­lecte des preuves et de nom­breux exem­ples pour amen­er le lecteur à la réflex­ion. Par exem­ple, ce n’est jamais un moment de bon­heur quand on achète une pierre tombale. L’Allemagne manque de pier­res tombales…

Ajoutez à cela une demande crois­sante pour des comp­toirs de cui­sine en gran­it en Amérique et en Europe.

Aux États-Unis, le coût moyen d’installation de ces comp­toirs varie de 2 000 $ à 8 000 $, mais le prix fac­turé par les expor­ta­teurs indi­ens pour du gran­it rouge poli est de seule­ment 5 $ à 15 $ le mètre car­ré, ce qui équiv­aut à env­i­ron 100 $ pour tout le gran­it dont votre cui­sine a besoin.

Les pier­res tombales en gran­it rouge qui se vendent pour 500 $ à 1 000 $ aux États-Unis, et plus en Europe, sont achetées en vrac en Inde pour aus­si peu que 50 $, plus un droit d’importation améri­cain de seule­ment 3,7 pour cent.

L’esclavage dans les car­rières de gran­it est une affaire de famille imposée par un strat­a­gème déli­cat basé sur la dette. Lorsqu’une famille pau­vre vient chercher du tra­vail, les patrons de la car­rière sont prêts à l’aider avec une «avance» sur salaire pour l’aider à s’installer. Le riz et les hari­cots qu’ils man­gent, les débris de pier­res qu’ils utilisent pour con­stru­ire une hutte sur le côté de la car­rière, les marteaux et les pieds-de-biche dont ils ont besoin pour faire leur tra­vail, tout cela est fourni par le patron et ajouté à la dette de la famille. Cette servi­tude pour dettes est illé­gale, mais les tra­vailleurs anal­phabètes ne le savent pas.

L’esclavage est un excel­lent moyen de réduire vos coûts, mais il y a une autre rai­son pour laque­lle le gran­it est si bon marché — les car­rières elles-mêmes sont illé­gales, elles ne paient ni per­mis d’exploitation minière ni tax­es. Les parcs forestiers pro­tégés de l’État et les parcs forestiers nationaux reposent sur des dépôts de gran­it, et un pot-de-vin ici et là encour­age la police locale et les gardes forestiers fer­ment les yeux.

Voici com­ment se présente la ver­sion du vingt et unième siè­cle des maîtres-esclaves: ils sont pro­pres, bien nour­ris et fiers de leur méti­er. Cette car­rière, en Inde tail­lée dans une forêt nationale pro­tégée, pro­duit non pas du gran­it, mais des grandes dalles de grès util­isées dans les villes européennes pour paver des places et des places. Son pro­prié­taire est fier de nous faire vis­iter son entre­prise, il appa­raît sur une pho­to, bien habil­lé, au som­met de sa car­rière, devant des familles d’esclaves avec leurs enfants, qui découpent, por­tent et polis­sent les pier­res qui seront ensuite envoyées en Occi­dent à leurs clients. Son sys­tème d’esclavage basé sur la dette sem­ble lui don­ner toute légitim­ité morale, il est un entre­pre­neur à succès.

Les cinéastes alle­mands qui ont fait des recherch­es sur la pénurie de pier­res tombales ont décou­vert des con­di­tions de tra­vail médié­vales et des familles en esclavage. Soudaine­ment, le fait de se sou­venir et d’honorer la vie d’un être cher a pris une tour­nure affreuse, entachée par les images d’en­fants esclaves qui façon­naient et polis­saient la pierre qui devaient célébr­er ces tombes et leurs défunts.

Nous savons que, même s’il vient de l’Inde, le gran­it pro­duit en esclavage est bon marché. Nous savons aujourd’hui que, s’il faut polir et sculpter habile­ment les noms et les dates, ces pier­res tombales lour­des, dens­es et pointues seront d’abord manip­ulées par les enfants, qui en pren­dront “grand soin”, bien sûr, puisque le maître des esclaves les observe.

Les télé­phones cel­lu­laires sont devenus des cor­dons ombil­i­caux élec­tron­iques qui nous relient à nos enfants, nous pen­sons à Steve Jobs, à des Iphones utiles et mer­veilleux… nous pen­sons générale­ment à ces objets en rela­tion avec le lieu où nous les avons ren­con­trés pour la pre­mière fois, au mag­a­sin, au cen­tre com­mer­cial, à l’épicerie.

Les crevettes, le pois­son, l’or, les dia­mants, l’aci­er, le bœuf, le sucre et les autres fruits de l’esclavage et de la dévas­ta­tion envi­ron­nemen­tale afflu­ent dans nos marchés de l’Amérique du Nord, de l’Eu­rope, du Japon et, de plus en plus, de la Chine. Les prof­its générés par le com­merce de ces matières sont réin­vestis dans la chaîne pour en aug­menter la capac­ité pro­duc­tive et ali­mentent davan­tage encore les dépra­va­tions con­tre le monde naturel, poussent plus de gens vers l’esclavage. Nos dépens­es ali­mentent une machine crim­inelle dans mou­ve­ment per­pétuel qui mange les gens et la nature comme un cancer.

Eh bien, aujourd’hui nous savons et nous pou­vons prou­ver que le change­ment envi­ron­nemen­tal fait par­tie du moteur de l’esclavage, surtout dans les pays où la cor­rup­tion est omniprésente. Les pau­vres sont les pre­miers touchés par les change­ments envi­ron­nemen­taux. C’est ce qui s’est pro­duit dans des pays comme le Mali, l’Asie en général, le Brésil où les change­ments cli­ma­tiques lais­sent les fer­miers dans le deuil et les ren­dent vulnérables.

Les esclaves attirés ou cap­turés par­mi des migrants vul­nérables sont alors con­traints d’ar­racher la terre ou de nivel­er les forêts, achevant ain­si ce cycle de destruction.

Ce sont des exem­ples solide­ment doc­u­men­tés et les his­toires des hommes et des femmes qui tombent dans les pièges d’hommes d’affaires sans scrupules que je racon­te dans mon livre.

“Blood and Earth”, un livre pas­sion­nant et par­mi les mieux doc­u­men­tés sur l’esclavage mod­erne que nous vous encour­a­geons à lire. 

https://www.amazon.com/Blood-Earth-Modern-Slavery-Ecocide/dp/0812995767/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1521110813&sr=8-1&keywords=kevin+bales&dpID=51SpwiJi03L&preST=_SY291_BO1,204,203,200_QL40_&dpSrc=srch

BLOOD AND EARTH : Modern slavery, ecocide and the secret to saving the world

Kevin Bales, 2016

 

Does It makes sense that slav­ery and envi­ron­men­tal destruc­tion would go hand in hand ? In some ways they spring from the same root. Our con­sumer econ­o­my is dri­ven at its most basic lev­el by resource extrac­tion, pulling things from the earth, an extrac­tion that we nev­er actu­al­ly see. We pull food from the earth, of course, but we also pull our cell­phones from the earth, our cloth­ing, our com­put­ers, our flat-screen tele­vi­sions, our cars—it all comes from the earth.  Costs are dri­ven down as low as they can go, espe­cial­ly at the bot­tom of the sup­ply chain: It’s a hid­den world that keeps its secrets.

To stop slav­ery, we have to under­stand it. My ini­tial com­pre­hen­sion of this dead­ly com­bi­na­tion was pure­ly cir­cum­stan­tial. I knew what I thoughtI had seen all over the world, but sus­pi­cions weren’t good enough. I need­ed to col­lect real and care­ful proof, because if the link between envi­ron­men­tal destruc­tion and slav­ery proved realand our con­sump­tion could be demon­strat­ed to per­pet­u­ate this crime, then break­ing these links could con­tribute toward solv­ing two of the most griev­ous prob­lems in our world. I thought if we could pin down how this vicious cycle of human mis­ery and envi­ron­men­tal destruc­tion works, we could also dis­cov­er how to stop it.

To get a clear pic­ture has tak­en sev­en years.

Sur­pris­ing­ly, slav­ery is at the root of much of the nat­ur­al world’s destruc­tion. But how can­the esti­mat­ed 35.8 mil­lion slaves in the world real­ly be that destruc­tive? After all, while 35.8 mil­lion is a lot of peo­ple, it is only a tiny frac­tion of the world’s pop­u­la­tion, and slaves tend to work with prim­i­tive tools, saws, shov­els, and picks, or their own bare hands. Here’s how: slave­hold­ers are crim­i­nals, oper­at­ing firm­ly out­side of any law or reg­u­la­tion. When they mine gold they sat­u­rate thou­sands of acres with tox­ic mer­cury. When they cut tim­ber, they clear-cut and burn, tak­ing a few high-val­ue trees and leav­ing behind a dead ecosystem.

When it comes to glob­al warm­ing, these slave­hold­ers out­pace all but the very biggest pol­luters. Adding togeth­er their slave-based defor­esta­tion and oth­er CO2-pro­duc­ing crimesleads to a sober­ing con­clu­sion. If slav­ery were an Amer­i­can state it would have the pop­u­la­tion of Cal­i­for­nia and the eco­nom­ic out­put of the Dis­trict of Colum­bia, but it would be the world’s third-largest pro­duc­er of CO2, after Chi­na and the Unit­ed States. It’s no won­der  that we strug­gle and often fail to stop cli­mate change and reduce the atmos­pher­ic car­bon count. Slav­ery, one of the world’s largest green­house gas pro­duc­ers, is hid­den from us. Envi­ron­men­tal­ists are right to call for laws and treaties that will apply to the com­mu­ni­ty of nations, but that is not enough. We also have to under­stand that slavers—who don’t adhere to those laws and treaties—are a lead­ing cause of the nat­ur­al world’s destruc­tion. And to stop them, we don’t need more laws. We need to end slavery.

But there’s no secret about the engine dri­ving this vicious cycle. It is us—the con­sumer cul­ture of the rich north.

It’s nev­er a hap­py moment when you’re shop­ping for a tomb­stone. Ger­many has a tomb­stone shortage.

Add to this a grow­ing demand for gran­ite kitchen coun­ter­tops in Amer­i­ca and Europe.

In the Unit­ed States, the aver­age cost of installing those coun­ter­tops runs from $2,000 to $8,000, but the price charged by Indi­an exporters for pol­ished red gran­ite is just $5 to $15 per square meter—that comes to about $100 for all the gran­ite your kitchen needs.

The red gran­ite tomb­stones that sell for $500 to $1,000 in the Unit­ed States, and more in Europe, are pur­chased in bulk from India for as lit­tle as $50, plus a US import duty of just 3.7 percent.

Slav­ery in gran­ite quar­ries is a fam­i­ly affair enforced by a tricky scheme based on debt. When a poor fam­i­ly comes look­ing for work, the quar­ry boss­es are ready to help with an “advance” on wages to help the fam­i­ly set­tle in. The rice and beans they eat, the scrap stones they use to build a hut on the side of the quar­ry, the ham­mers and crow­bars they need to do their work, all of it is pro­vid­ed by the boss and added to the family’s debt. Just when the fam­i­ly feels they may have final­ly found some secu­ri­ty, they are being locked into hered­i­tary slavery.This debt bondage is ille­gal, but illit­er­ate work­ers don’t know this.

Slav­ery is a great way to keep your costs down, but there’s anoth­er rea­son why that gran­ite is so cheap—the quar­ries them­selves are ille­gal, pay­ing no min­ing per­mits or tax­es. The pro­tect­ed state and nation­al for­est parks rest on top of gran­ite deposits, and a bribe here and there means local police and for­est rangers turn a blind eye.

Here’s the twen­ty-first-cen­tu­ry ver­sion of slave mas­ters: clean, well-fed, and proud of his busi­ness. This quar­ry, in India carved out of a pro­tect­ed nation­al for­est, is pro­duc­ing not gran­ite but the big sand­stone slabs used in Euro­pean cities for paving squares and plazas.

Ger­man film­mak­ers research­ing the tomb­stone short­age found medieval work­ing con­di­tions and fam­i­lies in slav­ery. Sud­den­ly, the care tak­en to remem­ber and mark the lives of loved ones took an ugly turn sud­den­ly marred by images of slave chil­dren shap­ing and pol­ish­ing the stone that marked those graves.

We know that, even though it comes all the way from India, slave-pro­duced gran­ite is cheap. We also know that, while some pol­ish­ing and skill­ful carv­ing of names and dates is need­ed, those heavy, dense, and sharp tomb­stones will first be han­dled by chil­dren, though they will be tak­ing “great care,” of course, since the slave mas­ter is watching.

Cell­phones have become elec­tron­ic umbil­i­cal cords con­nect­ing us with our chil­dren, we think of Steve Jobs, use­ful and won­der­ful Iphones… we gen­er­al­ly think of these things as begin­ning where we first encoun­tered them, at the shop, at the mall, in the gro­cery store.

Shrimp, fish, gold, dia­monds, steel, beef, sug­ar, and the oth­er fruits of slav­ery and envi­ron­men­tal dev­as­ta­tion flow into the stores of North Amer­i­ca, Europe, Japan, and, increas­ing­ly, Chi­na. The prof­its gen­er­at­ed when we go shop­ping flow back down the chain and fuel more assaults on the nat­ur­al world, dri­ve more peo­ple toward enslave­ment. Our spend­ing dri­ves a crim­i­nal per­pet­u­al motion machine that eats peo­ple and nature like a cancer.

Well, we know envi­ron­men­tal change is part of the engine of slav­ery, espe­cial­ly in coun­tries where cor­rup­tion is rife. The sharp end of envi­ron­men­tal change, comes first to the poor. This has hap­pened in coun­tries like Mali, over­all Asia, Brazil where cli­mate changes are leav­ing famers bereft and vulnerable.

Slaves lured or cap­tured from the pool of vul­ner­a­ble migrants are then forced to rip up the earth or lev­el the forests, com­plet­ing the cycle.

“Blood and Earth”, a cap­ti­vat­ing and inspir­ing book for pro­mot­ing the end of slav­ery, that we strong­ly encour­age you to read.